Apparues en 2016, les Zones à Faibles Émissions, ou ZFE, font ponctuellement parler d’elles. Pourtant, étant relativement peu nombreuses, de nombreux automobilistes français n’en connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Nous vous proposons de découvrir ce qui définit une Zone à Faibles Émissions, ainsi que ses applications concrètes.
Sommaire
Qu’est ce qui définit une Zone à Faibles Emissions (ZFE) ?
Une Zone à Faibles Émissions (ZFE) est une zone géographique préalablement délimitée dans laquelle seuls les véhicules considérés comme peu polluants peuvent circuler. Ces restrictions s’appliquent en permanence. Les ZFE sont généralement des zones urbaines ou périurbaines très densément peuplées, où le trafic routier est important. Elles ont officiellement été mises en place en France dans le cadre de la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 .
Un engagement environnemental de long terme
La pollution liée aux énergies fossiles que consomment nos véhicules est une préoccupation de longue date. Celle-ci serait la cause de plus de 6600 morts prématurées par an, sans compter les troubles respiratoires chroniques handicapants qui peuvent aussi en découler. Les véhicules dégagent de grandes quantités de CO2, d’oxyde d’azote et de particules fines qui sont dangereuses pour la santé humaine, mais également pour l’environnement dans son ensemble. Dans les zones urbaines densément peuplées, cette pollution s’accumule et cause de sérieux dommages à la population. De nombreux pays, notamment en Europe, se sont penchés sur la mise en place de ZFE depuis 2003. De nos jours, on retrouve ces zones dans 12 pays européens, ainsi qu’en Chine et en Israël.
ZFE et vignette Crit’air
En France, afin de définir quels véhicules peuvent circuler dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE), le gouvernement a mis en place la vignette Crit’Air. Cette dernière classe les véhicules selon leur taux de pollution, en se basant sur le protocole WLTP. Chaque ZFE et zones assimilées décide de quels vignettes sont acceptées.
Les critères d’obtention des vignettes Crit’air se font de plus en plus restreints pour les véhicules consommant des énergies fossiles, au profit des véhicules hybrides et électriques. Les véhicules roulant au diesel, même les moins polluants, ne peuvent plus en bénéficier, et sont donc bannis de toutes les ZFE. La mise en place de ce système a pour but de promouvoir le remplacement du parc automobile français pour des véhicules plus respectueux de la santé et de l’environnement.
ZFE, ZFE-m, ZCR, ZPA et ZTL : les différences
Les institutions françaises sont assez friandes d’acronymes en tout genre. Ainsi, en ce qui concerne les zones destinées aux véhicules peu polluants, de nombreuses appellations ont vu le jour :
- ZFE et ZCR : comme nous l’avons vu, il s’agit d’une zone ou les règles en matière de véhicule polluants s’appliquent en continu. Les Zones à Circulation Restreinte appliquent en plus un durcissement de ces conditions d’accès aux zones en cas de pic de pollution.
- ZFE-m et ZPA : les Zones à Faibles Émissions Mobilité ont également été connues sous le nom de Zones de Protection de l’Air. Il s’agit tout simplement de zones où les règles de circulation des ZFE s’appliquent, mais seulement lorsqu’un certain seuil de pollution est dépassé. Le reste du temps, tout type de véhicule peut circuler librement.
- ZTL : Les Zones de Trafic Limité sont assez communes dans les centres-villes. Il s’agit de zones ne couvrant souvent que quelques rues, où seuls les riverains et les véhicules d’intérêt public peuvent circuler (véhicules de marchandise, ambulance…)
Quelles sont les Zones à Faibles Émissions (ZFE) en France ?
Il existe en France 6 zones qualifiées de ZFE ou ZCR, chacune acceptant un certain type de vignette Crit’Air :
- Paris et Grand Paris : de 8 h à 20 h seuls les véhicules à vignette Crit’Air verte, jaune ou orange peuvent circuler. En cas de pic de pollution, la circulation est limitée aux véhicules disposant de vignettes vertes et jaune.
- Grenoble Métropole : la ZFE est limitée à tous les véhicules à vignette Crit’air.
- Lille Métropole : tous les véhicules disposant d’une vignette Crit’air peuvent circuler, mais seules les vignettes vertes, jaunes, et oranges sont autorisées en cas de pic de pollution.
- Lyon et Villeurbanne : tous les véhicules à vignette Crit’Air peuvent circuler.
- Strasbourg Métropole : Toutes les vignettes Crit’air sont autorisées.
- Toulouse : l’intérieur du périphérique est autorisé pour toutes les vignettes Crit’Air.
Quelles sont les Zones à Faible Émissions Mobilité (ZFE-m) ?
Les Zones à Faible Émissions Mobilité (ZFE-m) sont bien plus nombreuses que les ZFE. De par leur nature ponctuelle, il est important de vous renseigner à l’avance de leur mise en place avant de les traverser :
- Aix-en-Provence
- Angers
- Annecy
- Auch
- Bordeaux
- Chambéry
- Chartres
- Clermont-Ferrand
- Dijon
- Fort de France
- Guéret
- La Roche-sur-Yon
- Marseille
- Montpellier
- Nice
- Niort
- Orléans
- Pau
- Poitiers
- Reims
- Rennes
- Rouen
- Saint-Étienne
- Toulon
- Valence
- Vallée de l’Arve
Chacune des agglomérations décide, selon l’ampleur du pic de pollution, de quel type de vignette Crit’Air est acceptée. Toutes les informations nécessaires sont accessibles sur les sites internet des différentes localités.
Que risque-t-on à ne pas respecter les interdictions des ZFE et ZFE-m ?
Si le véhicule que vous possédez ne répond pas aux critères de circulation d’une ZFE ou d’une ZCR, vous ne pouvez pas légalement l’utiliser. Si toutefois -par mégarde, bien entendu- il vous arrive d’enfreindre ces restrictions, vous vous exposez à une amende forfaitaire de :
- 68 € pour les voitures et les deux-roues
- 135 € pour les poids-lourds, bus et autocars
Prenez le temps de vous renseigner avant de prendre la route !
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont-elles efficaces?
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) ainsi que les Zones à Faibles Émissions Mobilité (ZFE-m) ont quelques détracteurs. Lors de leur mise en place, de nombreux riverains ont dû changer de véhicule, ce qui a impacté les foyers les plus modestes. De plus, l’impact environnemental de ces zones n’est pas aussi grand que l’on pourrait l’espérer. Si une réduction des émissions nocives est effectivement démontrée, le nombre de véhicules n’a pas baissé. Certains regrettent que ces mesures ne soient pas complétées par un investissement dans des transports en communs.
Le plus gros souci concernant ces zones est sans doute le manque d’uniformisation au niveau européen, qui peut s’avérer un véritable casse-tête pour les touristes. De gros progrès sont encore à effectuer dans cette voie.
Cependant, il faut bien constater que les ZFE et les ZFE-m ont permis un renouvellement du parc automobile français, le vidant de ses véhicules les plus polluants aux profits de véhicules plus verts.
Quel avenir pour les ZFE ?
Les ZFE et ZFE-m ont un bel avenir devant elles. En 2021, 6 nouvelles agglomérations ont franchi le pas et ont rejoint les rangs des zones à faible émission mobilité. Il ne serait pas étonnant d’en voir fleurir dans d’autres localités d’ici les prochaines années. Avec la popularisation des véhicules hybrides et électriques, il se pourrait bien que l’on arrive bientôt à une disparition des véhicules polluant sur tout le territoire, faisant de la France une ZFE d’échelle nationale.
